Combien de biodiversité avons-nous perdu en France en 50 ans ?

Les citoyens bénévoles peuvent aider à mesurer la biodiversité en France.

Combien de biodiversité avons-nous perdu en France en 50 ans ? Quel est l’impact des activités humaines et des variations climatiques sur la biodiversité ? Actuellement, les scientifiques manquent de données pour répondre précisément à ces questions. En effet, surveiller la biodiversité demande des observations couvrant, chaque année, tout le territoire. Ces observations ne peuvent être obtenues par les moyens conventionnels des laboratoires car trop coûteuses.
La solution adoptée aujourd’hui est de s’appuyer sur l’essor des sciences participatives : les données ne sont plus collectées par des experts mais par des citoyens bénévoles, naturalistes amateurs et/ou grand public.

Certains programmes de science participative sont organisés par des institutions scientifiques (par exemple le programme Vigie Nature du Museum National d’Histoire Naturelle) avec des procédures de collecte bien standardisées.

Cependant, l’essentiel des données proviennent de bases de données disponibles en ligne et récoltées librement par des naturalistes amateurs. Ces dernières observations ont l’avantage d’être très massives (plusieurs dizaines de millions d’observations), mais elles ne peuvent être exploitées directement à cause de leur très grande hétérogénéité (en terme de qualité, de répartition spatiale et temporelle, d’effort d’observation, etc.).

C’est à ce stade qu’interviennent les statistiques et la modélisation mathématique pour permettre d’extraire l’information disponible dans ces données, notamment en s’appuyant en partie sur des données moins abondantes mais mieux standardisées. Les défis à surmonter sont multiples : données massives et en grande dimension, exploitation pertinente des régularités spatio-temporelles, modélisation fine des processus de récolte des données, identification des possibles biais socio-géographique. Ainsi l’exploitation de ces données nécessite la coopération étroite entre statisticiens et écologues et requiert de mettre en œuvre des techniques statistiques et mathématiques de pointe et d’en développer de nouvelles.

Brève rédigée par Christophe Giraud (Univ. Paris Sud et CMAPd’après les travaux du groupe de travail «CiSStats ».

Pour en savoir plus :

Crédits Image : MNHN, @vigie nature.