Dans un contexte de maîtrise des ressources énergétiques, un enjeu majeur est la préservation de l’agriculture en région périurbaine. Le maintien de l’agriculture périurbaine et de ses bénéfices passe nécessairement par la préservation de son sol ; or les sols périurbains voient leur teneur en matière organique, essentielle pour garantir les rendements, diminuer de manière régulière. Diverses méthodes mathématiques couplées à des images satellitaires permettent aujourd’hui d’optimiser les apports en matières organiques.
La valorisation de matières organiques d’origine urbaine, sous la forme de compost par exemple, est susceptible de pallier la disparition des sources traditionnelles de matières organiques.
Pour assurer que l’apport de matières organiques conduit effectivement à une augmentation des stocks de carbone organique du sol, sans dégrader leur qualité environnementale, il est nécessaire d’évaluer spatialement les teneurs en carbone organique du sol et les stocks correspondants.
On a plusieurs moyens d’obtenir les teneurs en matière organique. On peut réaliser des prélèvements dans les champs lorsque les sols sont nus, mais les analyses de laboratoires sont longues et coûteuses et il ne peut être question d’en réaliser beaucoup. Des méthodes géostatistiques permettent d’estimer la teneur en matière organique sur toute une région à partir de quelques prélèvements mais elles donnent des résultats d’autant moins précis que le nombre de prélèvements est faible.
Il est possible de remplacer ces prélèvements par des mesures de réflectance (proportion de lumière réfléchie) effectuées dans les champs. Elles donnent des résultats immédiats grâce à un modèle qui relie les valeurs observées aux teneurs de carbone. Mais là aussi le nombre de mesures sera limité et il faudra extrapoler pour avoir une estimation sur toute la région.
Depuis peu, il est envisagé d’utiliser des images satellitaires qui fournissent des données numériques pour tous les pixels de l’image représentant une région. Il est alors possible de transformer les données numériques en données de réflectance, et d’estimer ainsi directement les stocks de matière organique en tout point. Cette méthode est moins précise que les précédentes mais a l’avantage d’être moins coûteuse et surtout de couvrir des zones très étendues, permettant ainsi d’avoir une bonne appréciation des besoins en apports organiques.
Brève rédigée par Liliane Bel (AgroParisTech) d’après les travaux de E. Vaudour et J. Hamiache (AgroParisTech).
Pour en savoir plus :
Page de l’ UMR EGC équipe Sol (AgroParisTech/INRA)
Crédit image : E. Vaudour, UMR EGC Equipe Sol, mars 2012.
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