« En quête d’eau potable » – les sourciers des temps modernes


La ressource en eau douce est menacée par les intrusions d’eau marine.

Le Maroc, comme beaucoup de pays, a besoin d’eau douce ; certaines de ses ressources en eau sont vulnérables en raison de potentielles intrusions d’eau marine dans les nappes côtières. Tout l’art du sourcier moderne est de forer les puits, en domaine côtier, de façon à ne pas favoriser leur contamination par l’eau de l’océan.

La baguette de coudrier possède un gros avantage, elle est économique, mais elle a montré ses limites. Les hydrogéologues disposent d’outils plus sophistiqués, mais tout de même bon marché, comme les appareils de mesure de résistivité électrique, de pH, de la température…

Pour tirer tout le parti possible de ces observations indirectes, il faut un traitement mathématique spécialement adapté. Une collaboration entre mathématiciens et géologues français, espagnols et marocains s’est mise à l’ouvrage sur des données de sondages électriques verticaux de type Schlumberger obtenues en bordure de l’océan Atlantique, au Maroc. L’outil mathématique utilisé est une méthode d’optimisation globale, les essaims particulaires. On a ainsi mis en évidence la profondeur probable de l’interface entre eau douce et eau salée le long d’un profil perpendiculaire à la côte long de plus d’un kilomètre. Cette méthode a permis d’estimer la vulnérabilité de la nappe en comparant son état actuel à celui d’il y a plus de vingt ans. Cette méthodologie a été mise en pratique avec succès dans la région côtière du Sahel des Doukkala.

 

Brève rédigée par Pierre Pansu (Univ. Paris-Sud) et Joëlle Riss (Univ. Bordeaux 1) à partir des travaux de Oulaaross, Mehdi, Sirieix, Malaurent, Fernandez-Martinez et Riss.

Pour en savoir plus : Oulaaross, Z. Mehdi, K., Sirieix, C. Malaurent, Ph., Fernandez-Martinez, J.-L. et Riss, J. (2009). Inversion de sondages électriques verticaux par la méthode des essaims particulaires : application à l’étude du biseau d’eau salée de la région du Sahel Doukkala (Maroc). Africa Geoscience Review, Vol. 16, No. 2, 103-117.

Crédits image : Flickr /chucknhorus.

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