Les cernes d’hier

Les cernes des arbres contiennent des informations précieuses sur le climat passé.

L’un des grands enjeux mondiaux de demain est la question du réchauffement climatique. Cependant, avant de prendre des décisions politiques importantes, il nous faut être capable de différencier ce qui est dû aux variations naturelles du climat de ce qui est dû à l’activité humaine. Ceci est aujourd’hui possible grâce à l’analyse des cernes des arbres et des traitements mathématiques poussés.

Pour identifier les variations naturelles du climat nous avons besoin de longues séries de données de températures et de précipitations remontant à plusieurs siècles. La difficulté réside dans le fait que souvent les séries de mesures directes que nous avons sur ce type de variables sont bien plus courtes que la période d’étude dont nous aurions besoin.

Une façon de contourner ce problème est d’utiliser des mesures climatiques indirectes, appelées proxies, qui contiennent un enregistrement du climat passé. Le proxy le plus connu  et le plus utilisé, du fait de son caractère annuel, est “les cernes d’arbres”. Cependant, si ces derniers contiennent effectivement des enregistrements du climat passé, ils contiennent également des facteurs non-climatiques importants qu’il est difficile de différencier.

Il est néanmoins possible à l’aide de traitements  statistiques de reconstruire les températures et précipitations du passé. L’hypothèse la plus courante est qu’il existe un signal, dû à un facteur climatique, commun aux séries de cernes d’arbres mesurées sur un même site. Il s’agit donc de faire la différence à partir d’un jeu de données entre ce qui est propre à chaque série (et donc à chaque arbre) et ce qui leur est commun. Plusieurs méthodes statistiques ont été développées pour cela. Elles permettent dans certaines régions  d’exhiber un signal environnemental qu’il est possible de relier à des évolutions climatiques. Les évolutions climatiques actuellement observées sont alors comparées à celles qui ont eu lieu dans le passé ce qui permet de mettre en évidence leur caractère éventuellement exceptionnel.

 

Brève rédigée par Ophélie Guin (Lille 3)  d’après les travaux de Ophélie Guin et Philippe Naveau  (Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, IPSL-CNRS).

Pour en savoir plus :

Crédits images : Ophélie Guin.

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