L’enquête de recensement de 2013, dixième du genre

Un recensement dynamique donne une image actualisée de la population.

Comment rendre compte tous les ans des changements démographiques et économiques d’un pays qui évolue vite ? La France a retenu le moyen d’enquêtes réalisées chaque année de manière qu’en cinq ans l’intégralité du territoire soit prise en compte.

Le dernier recensement traditionnel a eu lieu en France en 1999 ; il consistait à dénombrer et interroger en un laps de temps de moins de cinq semaines toutes les personnes résidant sur le territoire. Pour des raisons budgétaires, ces grandes manœuvres qui se déroulaient tous les cinq ans depuis 1822 se sont espacées à partir de 1946 et tendaient à devenir décennales. Prendre de plus en plus rarement des photographies d’un pays qui évolue de plus en plus vite n’allait pas sans inconvénients sérieux, indépendamment des à-coups pour le budget de l’Etat.
Les communes de moins de 10 000 habitants (environ la moitié de la population) ont été réparties en cinq groupes de mêmes poids et structure démographique donnant lieu tour à tour, toujours dans le même ordre, à une enquête de recensement exhaustive. Dans chaque commune d’au moins 10 000 habitants (il y en a environ 900), on procède par sondage : on a réparti au hasard les adresses d’habitation en cinq groupes comptant le même nombre total de logements. Chaque année, un échantillon d’adresses est tiré dans l’un des groupes, eux-mêmes pris tour à tour, toujours dans le même ordre. L’enquête porte sur 40 % des logements du groupe, soit 8 % des logements de la commune.

En regroupant cinq enquêtes successives, on dispose d’une information pour toutes les communes et toutes les parties du territoire. On en tire chaque année, pour l’année médiane du cycle, la population légale de chaque circonscription administrative. Dans le cas des communes recensées exhaustivement, on retient le résultat du recensement s’il a eu lieu l’année médiane, ou bien ce résultat rétropolé ou extrapolé (à l’aide de fichiers administratifs) selon la position de l’enquête dans le cycle. Dans les communes recensées par sondage, on somme les nombres de personnes et de logements issus des cinq collectes (après multiplication par l’inverse du taux de sondage, ici 2,5), et on calcule le nombre moyen de personnes par logement qu’on multiplie par le nombre de logements de l’année médiane.

L’information est entièrement renouvelée au bout de cinq ans. Le système ayant démarré en 2004, l’enquête de 2013 va permettre de comparer les résultats statistiques détaillés de 2011 (année médiane du cycle 2009-2013) à ceux de 2006 (année médiane du cycle 2004-2008).

Dans les grandes villes, la méthode améliore la qualité de la collecte et débouche sur des résultats qu’on espère de ce fait plus précis, malgré une incertitude d’échantillonnage dont l’importance, liée à la technique du sondage, est fournie à l’utilisateur.

Brève rédigée par Alain Godinot (Inspecteur général retraité de l’Insee).

Pour en savoir plus :

Crédit Image : INSEE.